Les animateurs socioculturels

20/06/2010

Listelle

Livres, jeux et musique

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L’auteur

Son auteur, Francis Lebon, est sociologue ce qui peut expliquer le rĂ©alisme de son travail. Il a Ă©tĂ© chargĂ© de recherches Ă  l’INJEP (Institut National de la jeunesse et de l’éducation populaire) et rĂ©dacteur en chef de la revue agora, dĂ©bats/ jeunesses (revue créée par l’INJEP qui a pour sujet la jeunesse, l’éducation et la vie associative). Il est parallĂšlement Ă  son mĂ©tier de sociologue, maitre de confĂ©rences en sciences de l’éducation, sujet qui implique trĂšs fortement les animateurs.
La premiĂšre partie du livre est consacrĂ©e aux origines de l’animation socioculturelle. C’est une entrĂ©e en matiĂšre simple et prĂ©cise, apprĂ©ciable pour les personnes peu informĂ©es, en recherche d’orientation ou jeunes/ futurs animateurs socioculturels.
A partir des annĂ©es 60 on voit apparaĂźtre les premiers mĂ©tiers d’animateur alors que jusque lĂ  on parlait de la fonction d’animateur. L’animateur trouve sa place dans trois grands secteurs : l’éducation, la culture et le social. C’est dans les annĂ©es 80 que les animateurs s’imposent dĂ©finitivement. L’auteur prĂ©cise que « l’animation permet la transformation du militantisme en engagement professionnel Â».
Cette premiĂšre partie aborde aussi le sujet des employeurs susceptibles d’engager des animateurs, en les regroupant en trois grandes familles : publics, associatifs et sociaux. Une grande majoritĂ© des animateurs travaillent pour des communes ou des associations dans la gestion d’équipements socio-Ă©ducatifs.
La seconde partie est consacrĂ©e aux diplĂŽmes qui rĂ©gissent l’animation, dans ses reconnaissances professionnelles, non-professionnelle, ou encore bĂ©nĂ©vole.
Interessons nous plus particuliĂšrement aux parties concernant le BAFA et le DUT.
Francis Lebon constate qu’un trĂšs petit nombre de titulaires du BAFA s’orientent vers l’animation professionnelle (de l’ordre de 10%), tout en expliquant que c’est une base trĂšs commune des animateurs professionnels. C’est un stage de seulement une semaine, mais qui aborde des questions importantes comme une nouvelle maniĂšre de vivre en groupe, apprendre Ă  ĂȘtre Ă  l’écoute, crĂ©er ensemble
etc. Cependant il prĂ©cise aussi que c’est un diplĂŽme relativement facile Ă  atteindre, les critĂšres de non-implication Ă©tant difficiles Ă  dĂ©finir.
Pour ce qui est du DUT, la lecture de ce  livre m’a Ă©tonnĂ©e. Je savais la formation sĂ©lective. Mais je n’imaginais pas qu’une grande part des dĂ©tenteurs du diplĂŽme ne travaillent pas en temps qu’animateur. J’ai aussi appris qu’une majoritĂ© des diplĂŽmĂ©s continuent  leurs Ă©tudes aprĂšs l’obtention du DUT. Les rĂ©sultats de ces Ă©tudes abordĂ©s trĂšs rapidement par Francis Lebon m’ont cependant donnĂ© un nouvel Ă©ventail d’idĂ©es concernant ma future orientation.
Le fait que le mĂ©tier d’animation soit trĂšs fĂ©minin ne m’a pas Ă©tonnĂ©e car j’en ai dĂ©jĂ  une premiĂšre vision dans la promotion. Cependant j’ai plus de choses Ă  dire sur l’idĂ©e d’un « mĂ©tier de jeune pour les jeunes Â».  En effet les animateurs sont souvent des personnes « jeunes Â» dont la moyenne d’ñge est entre 32 et 34 ans, mais on peut expliquer cela en mettant cette partie en relation avec l’une des autres parties du livre : la prĂ©caritĂ©. Ainsi je suppose que gĂ©rer une famille avec un temps partiel forcĂ© doit ĂȘtre compliquĂ©. De mĂȘme de nombreux CDD sont contractĂ©s, posant le problĂšme d’un futur incertain. Pour ce qui est du public jeune, il est vrai qu’on entend beaucoup parler des FJT, MJC, 
etc. Cependant on sait que de plus en plus les animateurs sont employĂ©s dans les EHPAD, donc auprĂšs des personnes ĂągĂ©es.
L’auteur insiste sur le fait que les animateurs doivent constamment se faire une place professionnelle et se lĂ©gitimer : c’est une difficultĂ© dont j’avais conscience, mais pas aussi prĂ©cisĂ©ment. Francis Lebon prĂ©cise aussi que les animateurs sont en conquĂȘte petit Ă  petit de leurs droits d’ĂȘtre reconnus comme travailleurs sociaux Ă  part entiĂšre, ce qui Ă©clairci un peu le tableau que  constituent Ă  la fois la prĂ©caritĂ© du mĂ©tier et son manque de reconnaissance.
Le livre termine sur une note positive concernant l’emploi : les animateurs socioculturels seraient parmi les professionnels les plus recherchĂ©s, comme main-d’Ɠuvre.
En conclusion, la lecture de ce livre apporte une vision d’ensemble du mĂ©tier d’animateur socioculturel en embrassant les diffĂ©rents aspects de maniĂšre objective. Il permet d’entrevoir les difficultĂ©s auxquelles sont confrontĂ©s les animateurs. C’est un ouvrage intĂ©ressant qui explique assez simplement le mĂ©tier, et qui pour moi est plutĂŽt destinĂ© soit Ă  de jeunes ou futurs animateurs soit aux personnes dĂ©sirant une information gĂ©nĂ©rale sur le sujet. Francis Lebon n’approfondit pas ici tous les sujets mais rassemble dans son Ă©tude l’essentiel de la situation actuelle du mĂ©tier.

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