Mais on ne peut rĂ©gler la question dâun tel outil sans se poser
la question de ce quâil y a derriĂšre lâutilisation de cet outil,
le besoin auquel il rĂ©pondâŠ
Câest un objet transitionnel, un doudou, un objet qui permet de
ârester en contactâ mĂȘme Ă distance : on suçote lâoreille de son doudou
comme lâon regarde sur son portable si lâon a pas reçu un message.
Ce quâil y a dâintĂ©ressant Ă observer, câest quâici le pouvoir transitionnel fonctionne
dans les deux sens : il est doudou pour lâenfant, le jeune, le jeune adulte⊠mais aussi
pour le parentâŠ
Câest en fait toute la sociĂ©tĂ© qui a plongĂ© dans cette possibilitĂ©
rĂ©gressif⊠sans que cela pose questionâŠ.
ici, on propose à ces jeunes de se passer de leur téléphone
comme on proposerait Ă un enfant de se passer de Lapinou
le temps dâune colo⊠pour lâaider Ă grandir⊠mais dans une
sociĂ©tĂ© oĂč ce doudou est devenu une logique mĂȘme pour les adultes,
à quoi bon vouloir faire chier juste les gamins avec cette volonté ????
Il yâa aussi les colos mi-portable : les anims rĂ©cupĂšrent les portables le soir et les rendent le lendemain aprĂšs-midi :
Infrarouge dâAlexandra AlĂ©vĂšque et Richard Puech : 21 jours en colo â FR2 tv replay
Attention, visible jusquâau 6 juillet (Ăąmes sensibles sâabstenir).
Au delĂ de cette question de la peur de lâanimateur
de voir mis en confrontation le téléphone portable
et la mĂ©diocritĂ© de ses propositions (animations) pour les jeunesâŠ
Le portable est quelque chose qui échappe aux adultes,
câest une part de ce jeune en vacances qui Ă©chappe au
contrĂŽle des adultes : voilĂ ce qui pose soucis.
Le portable pour lâenfants en vacances, câest une question
de contrÎle, de pouvoir (comme la cabine téléphonique
à mon époque était ressenti comme un grand danger
par les animateurs, de mĂȘme que les courriers (voir le lien
rĂ©cent oĂč lâon pouvait lire des tĂ©moignages sur les souvenirs
que les personnes gardaient des colos, et notamment de
cette pratique courante qui consistait pour les
animateurs à faire réécrire leurs courriers aux enfants, en
enlevant tout ce qui Ă©tait âgĂȘnantââŠ))
Dans cette logique de la colo oĂč lâenfant est captif, Ă la merci totale ,
le téléphone portable est une faille, une possibilité de retrouver une partie
de ses repĂšres (et dâalors avoir un peu de recule sur les pratiques
de la colo, les adultes et leurs âvĂ©ritĂ©sâŠ)
Il serait trĂšs intĂ©ressant dâaller voir du cĂŽtĂ© des sectes
les discours des dirigeants sur ce téléphone portable⊠sans
doute trĂšs proche du discours dans les colosâŠ
Un bon exemple de cette question centrale du contrĂŽle,
ça a été hier le délire médiatique sur le logiciel pour
tĂ©lĂ©phone portable âGossipâ (un logiciel ayant pour
but de crĂ©er et dâĂ©changer des rumeurs sur une
personne)
(il nây a quâĂ Ă©couter le premier discours de najat belkacem
sur ce que ce logiciel avait de destructeur pour lâĂ©ducation au
collĂšge (et oĂč la question de la victime-enfant est juste oubliĂ©e)
A trop vouloir contrĂŽler cet enfant, lâentourer, baliser lâensemble de
sa vie, sans laisser Ă lâenfant la possibilitĂ© dâavoir ses propres expĂ©riences,
dâavoir un point de vue, un vĂ©cu, sa propre construction âmoraleâ,
sa âconscienceâ, on en fait des monstres.
A ce titre, les deux bourricots qui ont dégommé
devant Charlie Hebdo sont de bons exemples du produit
de cette éducation là .
Je dis que non seulement lâĂ©ducation ne permet pas de lutter
contre des logiciels façon âGossipâ (certains prĂ©tendent
répondre au problÚme en limitant son accés aux moins de 18 ans !!
Disant ainsi que le problĂšme nâest pas la dĂ©lation mais les jeunes !!
De la part dâadultes si friants de âpress Ă scandaleâ, de tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ©
façon ko lanta et autres expressions pulsionnelles les plus salesâŠ)
mais quâelle (lâĂ©ducation) crĂ©e la route vers ces âdĂ©rivesâ.
Plus on encadre ces enfants, plus on crĂ©e un âcoconâ artificiel qui,
une fois ces enfants devenus ados, ayant accés
Ă un minimum dâautonomie, plus lâon participe Ă la construction de ces âmonstresâ : câest lâĂ©ducation
qui les fait ainsi.
Câest le mĂȘme phĂ©nomĂšne que celui relevĂ© par
la sécurité routiÚre, sur le carnage des collégiens
dans la ville, parcequâenfants accompagnĂ©s par leurs
parents Ă lâĂ©cole, et pas prĂȘt Ă vivre leur vie de personne
autonomeâŠ
Paradoxalement, les ados ont un allié dans ce
combat pour le portable : ces bonnes vieilles mamans !
qui voient dans cet outil lâassouvissement du plus vieux
fantasme de la mĂšre : ne jamais laisser partir
son enfant⊠(soit un contrÎle totalitaire pour un autre)
DerriÚre cette logique (ado=danger) il y a évidemment
cette question du contrĂŽle, de la perte de contrĂŽle
de ce qui Ă©tait il nây a pas longtemps encore, ces enfants
si faciles Ă contrĂŽler, dont il est si facile de jouirâŠ
Salut Lapin,
Merci pour ce lien fort intĂ©ressant, jâen prends bonne note et vais Ă©tayer ma rĂ©flexion en partant du principe que le portable peut Ă©galement avoir des utilisations positives (je ne relĂšve pas lâargument de Xinome, je nâai jamais vu quelquâun faire la queue pour la cabine en sĂ©jour⊠il est vrai que je nâai jamais encadrĂ© de centres de plus de 80 enfants, ceci explique peut ĂȘtre cela).
Dans ton exemple Lapin, tu proposes le portable comme un objet dont lâutilisation est rĂ©flĂ©chie, et limitĂ©e Ă certains besoins spĂ©cifiques identifiĂ©s. Pas sĂ»r que le smartphone et ce quâil permet rentre dans ce cadre lĂ . A voirâŠ
Bonjour Ă toutes et Ă tous,
gogogadget a écrit :
Salut Lapin,
Oui, tu as parfaitement résumé mon approche.
Merci pour ce retour trĂšs clair.
Tu sembles sĂ©duit par un certain esprit des messages de moilapa que tu traduis ainsi : âLe cĂŽtĂ© spontanĂ© et naturel du dĂ©laissement du portable (ou tout autre support) dĂšs lors que les animations proposĂ©es, voire mĂȘme le simple fait de partager des moments Ă plusieurs est plus motivantâ (post #27). Jâai la mĂȘme analyse que toi du discours de moilapa, repris en partie par Semastien post #33 et surtout par Xinome post #35.
Il yâa dans ce discours en fond lâidĂ©e que les jeunes sont sur leur portable parce quâils se dĂ©sintĂ©ressent de la situation prĂ©sente. Le portable serait une alternative Ă un prĂ©sent fade et ennuyeux. A contrario, la mise en place dâune animation palpitante et intense sâobserverait par lâabsence de portable. Selon toi, moilapa, lâusage du portable serait un indicateur de lâintĂ©rĂȘt du public : pour rĂ©sumer, sâils lâutilisent, câest quâils se font ch**r.
Ai-je bien compris ?
Jâai pour ma part essayĂ© de montrer une autre approche sur le fil TĂ©lĂ©phone portable en sĂ©jour oĂč tu trouveras de nombreux avis.
Concernant les usages positifs du portable, il yâa le tĂ©moignage Texto colo dâOlivia Gault dans Les cahiers de lâanimation n°85 (janv. 2014). Sur un sĂ©jour, le portable lui sert dâoutil de coordination avec les jeunes (sorties en autonomie) et de moyen de communication facile, par texto. Les repas sont Ă©chelonnĂ©s et un anim envoie un sms aux ados quâil nâa pas vu Ă table. âĂa a certes lâavantage, pratique pour lâanim, de ne pas avoir Ă se dĂ©placer pour aller chercher celui ou celle qui nâest pas venu manger, câest aussi selon moi une façon de dire, dâune part tu as le droit dâĂȘtre seul(e) Ă des moments et je ne viens pas vĂ©rifier ce que tu es en train de faire, ce qui est une marque de confiance, et dâautre part « je me soucis de ton bien ĂȘtre et nous avons remarquĂ© ton absence au repas ».â (page 15) Pour ce sĂ©jour, les textos sont Ă©galement utilisĂ© par les jeunes pour des demandes plus difficiles Ă exprimer oralement (soucis, peursâŠ).
@ gogogadget
Je ne dis pas que le portable empĂȘche de vivre des choses ensemble, je dis simplement quâil ne favorise en rien la cohĂ©sion dâun groupe le temps dâun sĂ©jour, car il est un fil Ă la patte qui te ramĂšne constamment Ă ton quotidien, mĂȘme Ă des moments oĂč tu ne le souhaiterais pas (intrusif).
Je pense que si les activitĂ©s proposĂ©es et les autres personnes intĂ©ressent ces ados ils lĂącheront leur tĂ©lĂ©phone tout seul et que ta cohĂ©sion se fera. Dâailleurs ces ados peuvent trĂšs bien ĂȘtre plusieurs Ă regarder une vidĂ©o sur le smartphone en mĂȘme temps, tu auras donc bien des ados qui parlent et partagent des trucs.
. Et si tu as des exemples dâapport positif du portable en sĂ©jour, je suis tout ouĂŻ et prĂȘt Ă revoir mon jugement sur ce point.
Ne plus faire la queue à la cabine téléphonique ?
Alors pour repartir sur ma question initiale: si toi Xinome, sans ĂȘtre lâadulte tout puissant et savant qui distille la bonne parole au groupe, si tu avais des choses Ă partager avec les jeunes, issus de ton vĂ©cu, de ton expĂ©rience, ou dâinformations recueillies lors de recherches, comment tây prendrais-tu ?
Je pense que je ne chercherais pas à vouloir placer ces choses issue de mon vécu, ça viendrait ou pas dans les conversations.
Hello Semastien,
Ce nâĂ©tait pas aussi Ă©vident dans ta prĂ©cĂ©dente intervention, mais voilĂ qui est fait ! đ
gogogadget a écrit :
Car câest un point sur lequel la plupart reste silencieux: personne encore nâa Ă©mis cette idĂ©e de dĂ©bat, de confrontation de point de vue entre les jeunes et les encadrantsâŠ
JâespĂšre que tu as bien compris que câĂ©tait justement ce dont il Ă©tait question dans ma prĂ©cĂ©dente intervention đ
Outre le fait de proposer des animations de qualitĂ© telles quâelles dĂ©tournent de lâutilisation du portable, tu peux estimer lĂ©gitime de faire part de tes prĂ©occupations face au tĂ©lĂ©phone portable (en sĂ©jour ou de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale), par le biais dâune discussion avec lâensemble des jeunes et de lâĂ©quipe pĂ©dagogique, autour de âlâobjetâ que jâai (comme dâautres ici) commencĂ© Ă questionner.
Remettre en questions la pertinence de âlâobjetâ problĂ©matique, la cohĂ©rence de la dĂ©marche, lâefficience des moyens mis en oeuvre, et les moyens dâĂ©valuation de lâaction proposĂ©e, en soi, le dĂ©bat peut-ĂȘtre trĂšs riche pour tout le monde.
Peut-ĂȘtre que tu abandonneras âlâobjetâ qui te semblait problĂ©matique en soi, pour quelque chose qui lâenglobe.
Peut-ĂȘtre que lâaction ne prendra plus du tout la mĂȘme forme, du moment que la discussion aura pointĂ© sur des questionnements peut-ĂȘtre plus saillant.
Bref, tu peux proposer dâamorcer un dĂ©bat par le biais des tĂ©lĂ©phones portables, mais laisse Ă chacun des participants au dĂ©bat la possibilitĂ© de dĂ©centrer lâobjet pour mettre la focale sur quelque chose qui semble faire plus de sens pour eux.
Le vĂ©cu de ces Ă©changes peut intĂ©resser chaque membre du groupe, et enrichira chacun, du moment que câest bien emmenĂ© et bien menĂ© (provoquer un dĂ©but de dĂ©bat ne veut pas dire lâentretenir artificiellement si tout le monde sâen dĂ©tourne).
Cette dĂ©marche peut sâapparenter au principe du ârĂ©flĂ©chir avant dâagirâ.
La dĂ©marche inverse peut-ĂȘtre tout aussi pertinente, Ă savoir expĂ©rimenter et dĂ©briefer.
Les deux peuvent aussi se combiner.
Bref, le champs des possibles est vaste đ
Re re,
moilapa a écrit :
Pourtant tu poses la question de lâutilisation
du portable chez le jeune (et mĂȘme si tu inclus les adultes
dans ce constat)
En cherchant comment âsupprimerâ temporairement
le portable⊠supprimer, faire disparaĂźtre (mĂȘme temporairement)
plutĂŽt que de proposer une alternative qui surpasse
lâintĂ©rĂȘt du portable :
soit comme dans une cour dâĂ©cole oĂč lâon supprime
les jouets parce que potentiellement porteurs
de conflits entre les enfants (soit au passage
lâexact contraire de ce quâest lâĂ©ducation, de la
part de âgrands penseursâ de lâĂ©ducationâŠ)PrĂ©fĂ©rer supprimer le problĂšme plutĂŽt que de lui
offrir une alternative : en cela oui : tu fais de lâado
le problĂšme. Quand le problĂšme est sans doute
toi (lâanimateur) et son incapacitĂ© Ă produire
cette alternative.Soit : penser lâAutre comme le problĂšme,
et non soiâŠCâest exactement ce que tu fais. Câest exactement
la logique de lâanimation sociocul (de lâĂ©ducation dans
son ensemble)
Jâai bien intĂ©grĂ© cette notion dâalternative, et de rĂ©flexion sur soi pour ĂȘtre en mesure de proposer quelque chose âqui surpasseâ. Merci Moilapa, je trouve ça trĂšs constructif et pertinent comme raisonnement.
Personne ne dit ici que lâenfant est le problĂšme,
Pourtant tu poses la question de lâutilisation
du portable chez le jeune (et mĂȘme si tu inclus les adultes
dans ce constat : cela nâenlĂšve rien Ă ta volontĂ© sur ces jeunes :
ce nâest quâun grand classique de lâĂ©ducation, un subterfuge qui
permet ensuiteâŠ
Ex : bon, pour montrer lâexemple, les animateurs vous mangerez de tout.
Ce qui vous permettra ensuite de dire aux enfants de manger
de tout⊠Mais quel rapport !!! En quoi le fait que lâadulte mange de tout
oblige lâenfant Ă faire entrer dans son corps tout ce que lâadulte
à décider pour lui !!!!!!!
(ce nâest quâun exemple pour dĂ©montrer ce quâil y a lĂ de manipulation
Ă prĂ©tendre lâaccord dâune cible (pĂ©dagogique)
En cherchant comment âsupprimerâ temporairement
le portable⊠supprimer, faire disparaĂźtre (mĂȘme temporairement)
plutĂŽt que de proposer une alternative qui surpasse
lâintĂ©rĂȘt du portable :
soit comme dans une cour dâĂ©cole oĂč lâon supprime
les jouets parce que potentiellement porteurs
de conflits entre les enfants (soit au passage
lâexact contraire de ce quâest lâĂ©ducation, de la
part de âgrands penseursâ de lâĂ©ducationâŠ)
Il y aura toujours un moyen dâembobiner les mĂŽmes
pour leur faire croire que lâidĂ©e vient dâeux ou quâils
ont donné en parfaite connaissance de cause leur
accord !! (ce que tu fais : la question ici nâest pas
celle de lâaccord de ces jeunes, mais de toi et de ta
volonté)
Préférer supprimer le problÚme plutÎt que de lui
offrir une alternative : en cela oui : tu fais de lâado
le problĂšme. Quand le problĂšme est sans doute
toi (lâanimateur) et son incapacitĂ© Ă produire
cette alternative.
Soit : penser lâAutre comme le problĂšme,
et non soiâŠ
Câest exactement ce que tu fais. Câest exactement
la logique de lâanimation sociocul (de lâĂ©ducation dans
son ensemble)
Re,
moilapa a écrit :
Soit un retournement de point de vue :
ne pas partir dâun principe (LE principe de
lâanimation sociocul) que le jeune (lâenfant) est le problĂšme,
mais que câest lâanimateur le problĂšme,
le âsujet dâĂ©tudeâ .
TrĂšs souvent, le problĂšme, ce sont les limites de
cet adulte animateur.
De lĂ : comment remĂ©dier Ă ces faiblesses ?Ici : comment juste faire son boulot dâanimateur,
sans se cacher derriĂšre une si facile et rassurante
idĂ©e âdâĂ©ducationââŠ
Personne ne dit ici que lâenfant est le problĂšme, vouloir proposer un dĂ©fi pour freiner notre utilisation du smartphone connĂ©ctĂ© 2 semaines, ne revient pas Ă dire que ce âproblĂšmeâ vient des jeunes⊠Soyons clairs.
Je dĂ©borde du sujet, mais une question subsidiaire me vient Ă la lecture de ton post: quel est le boulot de lâanimateur selon tes critĂšres ? En parcourant le forum, je te sens en dĂ©saccord avec pas mal de monde, et objectant que lâadulte doit foutre la paix Ă lâenfant. Ce qui sâentend en lisant tes arguments. Mais du coup je me pose cette question: quel est alors la limite âĂ©ducativeâ de lâanimateur ? Car jâai bien notĂ© quâil est primordial pour toi de mettre en avant la mise en place de jeux et activitĂ©s de qualitĂ©, et la prise en compte des besoins de lâenfant (qui fera donc que ce dernier viendra naturellement vers lâactivitĂ© proposĂ©e par lâadulte sâil en ressent le besoin et lâenvie). Et quid du volet âĂ©ducatifâ, de ton vĂ©cu perso, de tes expĂ©riences, tes connaissances. Quâen fais tu sur un sĂ©jour que tu encadres ?
DĂ©solĂ© de lâĂ©cart du sujet, mais le dernier post de Moilapa a ouvert une autre question.
Salut Xinome,
Xinome a écrit :
Je tâinvite Ă relire plus bas les motivations et objectifs avancĂ©s.
Merci de ta contribution, mĂȘme si ce nâĂ©tait pas la question initiale.Alors je vais reformuler plus clairement : en quoi se servir de son portable empĂȘche de passer un sĂ©jour oĂč on va avoir un vĂ©cu commun ? En quoi ça empĂȘche de vivre des choses ensemble ?
Toute te dĂ©marche vient de ça âFacebook, instagram, la 3G, 4G, tweeter⊠Pour faire court, câest pas mon dada. â Parce que ce nâest pas dans tes habitudes câest nocif -on dirait que tu parles de droguĂ©s parfois !-, câest trop dans lâimmĂ©diatetĂ©, trop ceci, trop cela, pourquoi juste dire que tu ne comprends pas ce que les gens y trouvent et que ça ne tâintĂ©resse pas. Quand jâĂ©tais plus jeune certains anim ne tolĂ©raient pas quâon Ă©coute notre musique avec des Ă©couteurs. Sans doute au nom de la mĂȘme idĂ©ologie de âvivre ensemble, bla bla blaâ.
Tel que tu Ă©cris, tu ne veux pas imposer une interdiction du portable aux jeunes (peut ĂȘtre as-tu peur du retour de bĂąton) tout en jugeant leurs habitudes mauvaises mais tu ne veux pas non plus assumer les raisons qui te poussent Ă faire ce choix. En fait tu cherches une solution pour les manipuler et faire passer le truc sous forme ludique⊠que crains-tu Ă dire que parce que toi tu nâaimes pas ça tu veux quâils ne soient pas sur leur portable ?
Je pense que je nâarrive pas Ă me faire comprendre de toi. Je vais rĂ©essayer si tu me le permets.
Ma motivation premiĂšre nâest pas due au fait que je suis pas un grand fan du portable. Jâai de violents mal de crĂąne lorsquâon fume Ă cĂŽtĂ© de moi, et je ne bois pas une goutte dâalcool. Ce nâest pas pour autant que je mets en avant plus que de nĂ©cessaire la nocivitĂ© du tabac par exemple. Et il ya plein dâautres sujets de ce style.
Non, lĂ encore une fois, la rĂ©flexion est vraiment autour du constat que le portable en sĂ©jour a contribuĂ© ou accĂ©lĂ©rĂ©/favorisĂ© de nouveaux moeurs, un esprit de consommation (on vient prendre ce quâil y a Ă prendre, des paysages, une activitĂ©, que lâon sâempressera de partager au monde avant mĂȘme de lâavoir âingurgitĂ©eâ), une forme dâindividualisme aussi, et un frein Ă lâĂ©change. Je ne dis pas que le portable empĂȘche de vivre des choses ensemble, je dis simplement quâil ne favorise en rien la cohĂ©sion dâun groupe le temps dâun sĂ©jour, car il est un fil Ă la patte qui te ramĂšne constamment Ă ton quotidien, mĂȘme Ă des moments oĂč tu ne le souhaiterais pas (intrusif). Du reste, je nâai rien contre les technologies, certains favorisant mĂȘme des activitĂ©s abouties et intĂ©ressantes (je suis particuliĂšrement impressionnĂ© par le paintlight). Et si tu as des exemples dâapport positif du portable en sĂ©jour, je suis tout ouĂŻ et prĂȘt Ă revoir mon jugement sur ce point.
Le portable et autres rĂ©seaux sociaux connectĂ©s câest mal ? Je ne le crois pas et je laisse chacun juge. Certains ont Ă©voquĂ©es ici des Ă©lĂ©ments pertinents sur la vanitĂ©, lâĂ©gocentrisme, le cĂŽtĂ© surfait dâune vie inventĂ©e et fantasmĂ©e. Jâai parlĂ© dâune Ă©tude jugeant la surutilisation des rĂ©seaux sociaux dangereuse (dĂ©pression numĂ©rique).
Alors pour repartir sur ma question initiale: si toi Xinome, sans ĂȘtre lâadulte tout puissant et savant qui distille la bonne parole au groupe, si tu avais des choses Ă partager avec les jeunes, issus de ton vĂ©cu, de ton expĂ©rience, ou dâinformations recueillies lors de recherches, comment tây prendrais-tu ?
Je ne sais pas si jâai Ă©tĂ© plus clair, mais nâhĂ©sites pas Ă me le dire si ce nâest pas le cas.
Soit un retournement de point de vue :
ne pas partir dâun principe (LE principe de
lâanimation sociocul) que le jeune (lâenfant) est le problĂšme,
mais que câest lâanimateur le problĂšme,
le âsujet dâĂ©tudeâ .
TrĂšs souvent, le problĂšme, ce sont les limites de
cet adulte animateur.
De là : comment remédier à ces faiblesses ?
Ici : comment juste faire son boulot dâanimateur,
sans se cacher derriĂšre une si facile et rassurante
idĂ©e âdâĂ©ducationââŠ
Salut Moilapa,
moilapa a écrit :
aprÚs lectures, je reformule :le téléphone portable, comme la console de jeu portable,
ou comme la généralisation de la télé dans les locations
dâun camping,, voir une BD, un livreâŠ
(mais dans une situation particuliĂšre : non
plus lâintime de la chambre de lâenfant,
mais dans une collectivité)
Comme de quelque chose qui âaccapareâ une personne qui
nâest plus alors âavec les autresââŠ
(le livre parce quâainsi on Ă©vite lâĂ©change faussĂ©
sur la question du support polémique)Dans ce cas-là , la question est : que propose t-on
comme alternative ?
Est-on capable, en tant quâanimateur, de proposer
Ă ces gamins quelque chose de plus âaccrocheurâ que
leur jouet âautocentrĂ©â ?Dans ce cas, seule une situation oĂč cette richesse dâĂ©change
est fragile, fausse, un groupe oĂč les individus ne sont pas
dans une situation de confiance,
craindra la prĂ©sence du tĂ©lĂ©phone portableâŠ
Il y a quelque chose qui mâintĂ©resse beaucoup dans ce que tu as Ă©crit. Le cĂŽtĂ© spontanĂ© et naturel du dĂ©laissement du portable (ou tout autre support) dĂšs lors que les animations proposĂ©es, voire mĂȘme le simple fait de partager des moments Ă plusieurs est plus motivant. Ce qui revient dans mon cas, non plus Ă trouver une accroche pour proposer au groupe de se passer de leur âdoudouâ, mais plutĂŽt de creuser plus en profondeur Ă ce qui les motiverait durant ces 2 semaines. Ca modifie ma rĂ©flexion. Merci.
Salut Michmuch,
michmuch a écrit :
Une colo sans portable, câest comme le grand air ou le bain de siĂšge dans les annĂ©es 50. Il faut soigner les enfants. Câest de lâorthopĂ©die.
Câest toujours cette idĂ©e dâ (rĂ©)Ă©ducation de la jeunesse. Le tout enrobĂ© de discours bien-veillant ou plutĂŽt bien-pensant. Bien-pensant pour lâautre⊠Lâadulte plaque sur lâautre ce quâil pense, croit bon pour lâenfant. Le portable, la TV, la console, le bain de siĂšge, lâhuile de foie de morue, la collation de 10h, le verre de lait,⊠Lâadulte pense et lâenfant doit se dĂ©merder pour exister dans la pensĂ©e de lâadulte.
Quant au fait de ne pas vouloir dâun discours trop moralisateur, câest simplement ne pas assumer lâinterdit, lâidĂ©e plaquĂ©e injustifiable que lâon demande tyranniquement dâexĂ©cuter aux enfants. Jâai dĂ©cidĂ© que câĂ©tait mieux pour vousâŠ
On revient sur lâĂ©ducation : la progression, comme outil âdouxâ dâĂ©ducation.Et pourquoi pas une colo sans animateur plutĂŽtâŠ
Cela a existĂ© un temps, oĂč les jeunes partaient sur un temps dĂ©fini hors du centre en totale autonomie, sans encadrement, pour vivre leur expĂ©rience. Ton idĂ©e, mĂȘme si elle se voulait sarcastique, se dĂ©fend tout Ă fait. Faut voir ce que tu y mets derriĂšre.
Encore une fois, il ne sâagit vraiment pas de masquer quoi que ce soit, mentir ou de dĂ©former une rĂ©alitĂ©. Juste de trouver un angle appropriĂ© qui parle le plus au groupe. Câest pas la mĂȘme choseâŠ
Je nâimagine pas que tu tâadresses Ă ton patron de la mĂȘme façon quâĂ ton conjoint lorsquâil tâarrive de discuter ou dĂ©battre.
Car câest un point sur lequel la plupart reste silencieux: personne encore nâa Ă©mis cette idĂ©e de dĂ©bat, de confrontation de point de vue entre les jeunes et les encadrantsâŠ
Oui, je souhaite proposer une cure dâextra-connection (pour les raisons Ă©voquĂ©es plus bas: cohĂ©sion de groupe, et sensibilisation aux mĂ©faits de lâhyper-connection).
Mais jâai bien prĂ©cisĂ© que je ne souhaite pas lâimposer (en ce sens la dĂ©marche progressive de Semastien mâa interpellĂ©e). Quid donc des jeunes qui nâen verraient pas lâutilitĂ© ? qui ne souhaitent pas tenter lâexpĂ©rience ? Qui auraient une alternative Ă proposer ?
Je comprends bien ce que tu dis Muchmuch, mais ton argumentaire laisse Ă penser que lâenfant est dĂ©muni face Ă lâadulte tout-puissant qui impose avec force ses idĂ©es. Je nâai pas vraiment lâimpression quâon soit dans ce cas de figure ici. Ou alors je me suis mal exprimĂ©. Lâhuile de foie de morue Ă©tait administrĂ©e parfois sous la contrainte pour les rĂ©calcitrants, idem pour le reste. Ne mĂ©langeons pas tout.
Et alors si je te suis Muchmuch, lâenfant ne serait pas capable de savoir, ressentir ce qui est bon pour lui ? de discerner un discours authentique dâune mascarade ? Dâexposer son point de vue et ses arguments face Ă un adulte bienveillant et Ă lâĂ©coute ? Cela mâintĂ©resse dâavoir ton avis, afin dâaffiner encore un peu plus ma rĂ©flexion.
Merci à toi pour ta contribution qui élargit le débat.
Une colo sans portable, câest comme le grand air ou le bain de siĂšge dans les annĂ©es 50. Il faut soigner les enfants. Câest de lâorthopĂ©die.
Câest toujours cette idĂ©e dâ (rĂ©)Ă©ducation de la jeunesse. Le tout enrobĂ© de discours bien-veillant ou plutĂŽt bien-pensant. Bien-pensant pour lâautre⊠Lâadulte plaque sur lâautre ce quâil pense, croit bon pour lâenfant. Le portable, la TV, la console, le bain de siĂšge, lâhuile de foie de morue, la collation de 10h, le verre de lait,⊠Lâadulte pense et lâenfant doit se dĂ©merder pour exister dans la pensĂ©e de lâadulte.
Quant au fait de ne pas vouloir dâun discours trop moralisateur, câest simplement ne pas assumer lâinterdit, lâidĂ©e plaquĂ©e injustifiable que lâon demande tyranniquement dâexĂ©cuter aux enfants. Jâai dĂ©cidĂ© que câĂ©tait mieux pour vousâŠ
On revient sur lâĂ©ducation : la progression, comme outil âdouxâ dâĂ©ducation.
Et pourquoi pas une colo sans animateur plutĂŽtâŠ
@ludou
Je parlais justement dâune superficialitĂ© qui nâest pas la vie. Ăa fait plutĂŽt partie de la personnalitĂ©, de lâimage de soi, de la rĂ©putation.
Je mây connais pas trop dans tout ce qui facebook, twitter (en fait jâai mĂȘme aucune idĂ©e du comment ça marche), mais nây aurait-il pas quelque chose Ă proposer de lâordre de lâenquĂȘte, voire de lâĂ©tude scientifique sur soi-mĂȘme â ou les uns-les-autres puisque le format sĂ©jour le permet ?
Scientifique? ou mĂ©thodique? đ
Comment ça marche? Câest des sites web avec des bases de donnĂ©es qui enregistrent tout ce que tu fais (y compris ce que tu ne publies pas et que tu effaces aprĂšs lâavoir tapĂ©) et dont le modĂšle Ă©conomique est basĂ© sur la vente de donnĂ©es personnelles. (mais ça tu savais⊠lol)
LâĂ©tude mĂ©thodique sur les personnes est dĂ©jĂ pratiquĂ©e, et ce monde-lĂ nâest vraiment pas joli. Quâest-ce qui peut nous pousser Ă vouloir tout savoir de la vie de quelquâun? La volontĂ© de contrĂŽler cette personne. Et quand je dis âtoutâ, câest vraiment tout.
Lâomni-prĂ©sence des technologies, ça nâa pas de sens. Tous les outils créés par les humains sont des technologies. Quelquâun est contre lâomni-prĂ©sence de la roue? đ
@moilapa
Je rĂ©pĂšte mon propos alors : mettre en ârĂ©sonanceâ le doudou
comme un objet qui fait en partie âle replis sur soiâ, et de lâautre : les autres.
Ce que la vie avec les autres peut avoir de plus attrayant que ce
doudou rassurantâŠ
Je comprends mieux ce que tu voulais dire. Effectivement ça fait du sens avec tout le reste (idĂ©e dâĂ©duquer, mĂ©thodo de projetâŠ). Ăa me fait penser aux phobies scolaires. Apparemment il existe des enfants qui ont un traumatisme de lâĂ©cole. Et ce nâest pas Ă©tonnant que des enfants craquent devant une telle culture de la performance, une telle interdiction de se tromper.
La mĂ©canique est un peu la mĂȘme quand lâidĂ©e dâĂ©ducation passe dans les vacances.
lĂ , il me semble que tu dis de grosses bĂȘtisesâŠ
câest un peu comme si on cherchait une drogue plus aliĂ©nante que la prĂ©cĂ©dente
LâAutre serait aliĂ©nant ???? Avoir envie de partager du temps avec,
le goĂ»t de lâAutre, lâenvie de partager comme de quelque chose dâaliĂ©nant !!!
Et lĂ jâen suis sĂ»r :
jouer avec le sentiment de possession et de puissance,
Je te renvoie Ă cette question premiĂšre : quâEst-ce
que lâanimation ??? Comment arrives tu Ă penser ainsi
ton mĂ©tier dâanimateur ???
Câest que tu nâas pas compris grand chose de ce mĂ©tierâŠ
Comment fais-tu le lien entre âdonner envieâ et sentiment de âpossession et de puissanceâ ???
Sauf quâĂȘtre capable de permettre cette richesse, câest pas donnĂ© Ă tout le monde
NâEst-ce pas ce que fais chaque personne, chaque jour, dans sa relation aux autres ?
NâEst-ce pas ça que de vivre, en tant quâanimal social ?
Câest un peu ce que je dis Ă âmonâ animatrice ados cet Ă©tĂ© :
je nâattends rien de toi, que dâĂȘtre entourĂ©e dâado, dâĂȘtre avec euxâŠ
Aucune attente sâagissant dâanimation, aucune pression, comme
le discours de parents qui viendrait me voir en disant âmon
ado ne fait que zonerâ⊠Ca, câest mon boulot, je la laisse alors se concentrer
sur ce qui importeâŠ
Sâagissant alors des autres anim (Ă©quipe pour les 3-6 ans, 6-9, prĂ© ados)
câest lĂ©gĂšrement diffĂ©rent, mais, au delĂ des animations,
ce qui va âfaire mon observationâ, câest âlâambianceâ au sein du groupeâŠ
Et sâagissant dâanimation : bin, câest un mĂ©tier, on est pas dans
une âgĂ©nĂ©ration spontanĂ©eââŠ
On ne peut pas demander Ă ces animâ sans formation,
sans bagages, ce qui nâest pas Ă leur portĂ©e (mĂȘme si je
suis au départ en apparence exigent)
Donc, dĂ©jĂ le relationnel pour ces animâ,
et sâagissant dâanimations âhaut de gammeâ, pensĂ©esâŠ
câest Ă moi âde faire en sorte queâ (bon, en mĂȘme temps,
câest pour ça quâon me paie gĂ©nĂ©reusementâŠ)
Je rĂ©pĂšte mon propos alors : mettre en ârĂ©sonanceâ le doudou
comme un objet qui fait en partie âle replis sur soiâ, et de lâautre : les autres.
Ce que la vie avec les autres peut avoir de plus attrayant que ce
doudou rassurantâŠ
Soit ce qui est au cĆur de ce mĂ©tier :
en tant quâanimâ, je ne dois pas ĂȘtre plus effrayĂ© par le
tĂ©lĂ©phone portable que le fait pour moi quâun camping ait
installĂ© des tĂ©lĂ© dans toutes les locations : tout bĂȘtement parce que
CâEST LA QUE COMMENCE LE METIER :
Ce tĂ©lĂ©phone portable nâest en rien un problĂšme !!!
Il est le point de départ du sens de notre métier
ET DONC (enfin !) : vouloir supprimer ce téléphone portable,
câest vouloir se protĂ©ger soit en tant quâanimateur pas sĂ»r de lui.
Câest lâaveux de sa propre âincapacitĂ©â.
Soit alors ici : non pas un échange sur faire disparaßtre ou pas le téléphone
portable, mais quâEst-ce qui fait quâun anim puisse vouloir
faire disparaĂźtre cet objetâŠ
(ai-je mieux exprimer mon point de vue ainsi ?)
tu pointes un truc plutĂŽt parlant moilapaâŠ
mais câest un peu Ă double-tranchant il me semble. Si tu tâengages dans une dĂ©marche de type âtrouver plus accrocheurâ, câest un peu comme si on cherchait une drogue plus aliĂ©nante que la prĂ©cĂ©dente. Donc continuer Ă jouer avec les ressorts vus, vus, vus et revus du marketing (crĂ©er le dĂ©sir, jouer avec le sentiment de possession et de puissance, etc.).
Par contre, rĂ©flĂ©chir Ă une alternative en terme de richesse dâĂ©change (et je dirais surtout en terme de âjustesseâ dâĂ©change, ou de âjusticeâ), câest bien diffĂ©rent⊠Sauf quâĂȘtre capable de permettre cette richesse, câest pas donnĂ© Ă tout le monde, ça demande parfois des annĂ©es de travailâŠ
aprĂšs lectures, je reformule :
le téléphone portable, comme la console de jeu portable,
ou comme la généralisation de la télé dans les locations
dâun camping,, voir une BD, un livreâŠ
(mais dans une situation particuliĂšre : non
plus lâintime de la chambre de lâenfant,
mais dans une collectivité)
Comme de quelque chose qui âaccapareâ une personne qui
nâest plus alors âavec les autresââŠ
(le livre parce quâainsi on Ă©vite lâĂ©change faussĂ©
sur la question du support polémique)
Dans ce cas-lĂ , la question est : que propose t-on
comme alternative ?
Est-on capable, en tant quâanimateur, de proposer
Ă ces gamins quelque chose de plus âaccrocheurâ que
leur jouet âautocentrĂ©â ?
Câest Ă dire : du tĂ©lĂ©phone portable, partout, tout le
temps, comme révélateur de la richesse de ces temps partagés
de la capacité des animateurs à avoir pris en compte
lâenfant dans son loisir, de ce quâil pourrait attendre de
ces temps partagĂ©sâŠ
Le tĂ©lĂ©phone comme dâun doudou qui permet de combler
du vide, qui rassure,
Ă lâopposĂ©e de lâimprĂ©vu que reprĂ©sente la confrontation
Ă lâAutre, et de tout ce quâil a de non maĂźtrisableâŠ
Dans ce cas, seule une situation oĂč cette richesse dâĂ©change
est fragile, fausse, un groupe oĂč les individus ne sont pas
dans une situation de confiance,
craindra la prĂ©sence du tĂ©lĂ©phone portableâŠ